Photo courtoisie de Régent G. Sioui
« Pour le guerrier, le passé de nos nations
Demeure le présent.
Son esprit lucide
Ressent ses racines disséminées. »
– Éléonore Sioui, « Mon frère, le Warrior », Liberté, nos. 196-197, 1991
Biographie
Née sur le territoire wendat des Quarante-Arpents en 1920, Éléonore Sioui est décédée à St-Augustin, le 5 mars 2006, à l’âge de 85 ans. Fille d’Emery Sioui, un prospère trappeur wendat, elle est l’aînée d’une famille industrieuse et engagée. Inspirée par son père, le contexte sociopolitique, de même que par les injustices vécues par sa famille lors de la vente illégale des Quarante-Arpents, elle devient une ardente militante pour les droits des Premières Nations. Après avoir élevé ses sept enfants à Wendake, elle prend en charge son propre parcours éducatif, du niveau secondaire jusqu’à l’université, pour finalement obtenir son doctorat en philosophie et spiritualité amérindienne de l’Union Institute & University de Cincinnati en 1988. En 1985, elle publie Andatha (Éditions Hyperborée) et devient la première femme autochtone à publier un recueil de poésie en français au Canada. Elle publie un second recueil en 1992, Corps à cœur éperdu (D’ici et d’ailleurs), et signe des textes pour de multiples revues, dont un numéro spécial de Sur le dos de la tortue, « Femme de l’île », qui lui est dédié en 1990. Le 31 mai 2001, elle est investie en tant qu’officière de l’Ordre du Canada pour ses qualités de « communicatrice, écrivaine et chamane ». Témoin privilégiée de son histoire nationale, elle a voulu par ses écrits et ses actions transposer la fierté et la grandeur légendaire des Wendat.
Livres
Andatha, Val-d’Or, Hyperborée, coll. « Bribes d’univers », 1985.
Corps à cœur éperdu, Val d’Or, D’ici et d’ailleurs, 1992 [édition trilingue : français, anglais et espagnol].
En revues, journaux et anthologies
« Un appel à M. Jean Chrétien », Le Soleil, 17 novembre 1971.
« Le droit d’être », Recherches amérindiennes au Québec, vol. II, no 4-5, novembre 1972, p. 40.
« Point final », Le Soleil, 18 janvier 1973, p. 4.
« Droit vs Loi », Le Soleil, 19 juin 1974, p. 4.
« Droits des minorités », Kanatha, vol. 1, no 4, septembre 1974, p. 7.
« Nouvelles », Kanatha, vol. 1, no 4, septembre 1974, p. 26-28.
« Un sport à répandre », Kanatha, vol. 1, no 4, septembre 1974, p. 31.
« Le rapport Gendron et les droits linguistiques des Amérindiens du Québec », Kanatha, vol. 2, no 1, printemps 1975, p. 9-10, 12, 13, 24, 26 et 27.
« Une juste cause pour une société juste », Kanatha, vol. 2, no 1, printemps 1975, p. 12-13.
« Bourassement », Kanatha, vol. 2, no 1, printemps 1975, p. 24.
« Perfume of Alcohol / Parfum d’alcool » [poème], Kanatha, vol. 2, no 1, printemps 1975, p. 26.
« Droit de la femme de la Province de Québec », Kanatha, vol. 2, no 1, printemps 1975, p. 27.
« Chez-nous », Kanatha, vol. 3, no 1, 1976, p. 22.
« Ottawa favorise le génocide des Indiens », Le Soleil, 19 avril 1977, p. A4.
« Territoires autonomes », La Presse, 17 janvier 1985, p. A7.
« Les droits indiens », Le Soleil, 30 juillet 1987, p. B4.
« Autochtonicité », Sur le dos de la tortue, numéro hors série : « Femme de l’île », 1990, p. 12.
« Mon frère, le Warrior », « Tecumseh », « Apartheid » et « Communion, respect, liberté », Liberté, no 196-197, dossier « Liberté aux Indiens », 1991, p. 109-114.
[Poèmes], Anthologie de la poésie amérindienne, sous la direction de Manuel Van Thienen, Pantin (France), Le temps des cerises, 2008.
[Poèmes], La poésie québécoise des origines à nos jours, sous la direction de Laurent Mailhot et Pierre Nepveu, Montréal, Typo, 2007, p. 238-239.
[Poèmes], Littérature amérindienne du Québec : Écrits de langue française, sous la direction de Mauricio Gatti, Montréal, Bibliothèque québécoise, 2009 [2004], p. 91-96.
Thèse
A Huron-Wyandot Woman’s Life Story: The Realization of an Impossible Dream, thèse de doctorat (Ph. D.), Union of Graduate School, Cincinatti, 1988 [sous le nom d’Eleanore Marie Andatha Sioui].
Officière de l’Ordre du Canada, 2001
Gloria Escomel, « La lutte de la femme indienne : la libération de toute une race », Le Soleil, cahier Perspectives, 26 juillet 1980, p. 2-3.
Marc Lestage, « Un été pour faire ses provisions de médicaments », Le Soleil, 21 juin 1982, p. B3.
Richard Hénault, « Mme Éléonore Sioui. Une Amérindienne publie un recueil de poèmes », Le Soleil, 9 novembre 1985, p. B15.
Andrée Roy, « Une première en Amérique. Une résidante du Village-des-Hurons docteur en philosophie amérindienne », Le Soleil, 30 octobre 1988, p. C10.
Brigitte Trahan, « Éléonore Sioui, poétesse amérindienne. Son but : faire éclater la vérité en douceur », Le Nouvelliste, 5 octobre 1989, p. 4.
[Collectif], Sur le dos de la tortue, numéro hors série : « Femme de l’île », Rilieux (France), 1990.
Louise Cousineau, « Ellen Gabriel? J’aime mieux Éléonore Sioui! », La Presse, 2 octobre 1990, p. B5.
Diane Boudreau, « L’écriture appropriée », Liberté, nos. 196-197, dossier « Liberté aux Indiens », octobre 1991, p. 66-68.
Sophie Gironnay, « Les ordonnances de Docteur Sioui », Châtelaine, mars 1992, p. 102.
Normand Provencher, « Éléonore et Danielle Sioui non coupables », Le Soleil, 27 juin 1992, p. A7.
[Anonyme], « Corps à cœur éperdu », Sur le dos de la tortue, no 13, octobre 1992.
Diane Boudreau, Histoire de la littérature amérindienne au Québec, Montréal, l’Hexagone, 1993, p. 146-150.
Monique Giguère, « La chamane triste décorée par Ottawa : Éléonore Tecumseh Sioui reçoit l’Ordre du Canada », Le Soleil, 31 mai 2001, p. E2.
Andrew Clyde Little, On the Road Again… Again, Manotick, Penumbra Press, 2001, p. 17-19.
Yvette Michel, « Éléonore Sioui reçue officier du Canada », Innuvelle, vol. 4, no 6, juillet 2001, p. 6.
Céline Lison, « Éléonore Tecumseh Sioui, madonne huronne », National Geographic France, vol. 6, no 28, janvier 2002, p. 122.
Marc Lestage, « Éléonore Sioui (1920-2006) : “Nous ne sommes pas des bébés phoques” », Le Soleil, 12 mars 2006, p. B6.
Kaarina Kailo, « Éléonore Sioui et l’altérité littéraire : Discours hybride, discours nomade », Les Nord(s) imaginaire(s), sous la direction de Daniel Chartier, Montréal, Imaginaire | Nord, coll. « Droit au Pôle », 2008, p. 221-236.
Jonathan Lamy Beaupré, « La poésie amérindienne : un genre décomplexé pour se décoloniser », Possibles, « Nouvelles mouvances autochtones [Dossier] », printemps 2016, en ligne.
Julie Grenon-Morin, « La Terre-Mère écrivaine : le lien femmes et Nature dans Andatha d’Éléonore Sioui »,Loxias, no 56, mars 2017, en ligne.
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Tomson Highway, « Andatha », From Oral to Written: A Celebration of Indigenous Literature in Canada, 1980-2010, Vancouver, Talonbooks, 2017, p. 209-210.
Georges E. Sioui, « Emery et Éléonore Sioui », Eatenonha : Racines autochtones de la démocratie moderne, Québec, Presses de l’Université Laval, 2021, p. 72-82.
Kathryn Magee Labelle, « Dr Éléonore Sioui », Daughters of Aataentsic: Life Stories from Seven Generations, Montréal, McGill-Queen’s University Press, 2021, p. 132-153.
Élise Couture‐Grondin et Marie-Hélène, Jeannotte, « “Désormais, nous parlons et nous écrivons pour nous‐mêmes” : la prise de parole autochtone dans Kanatha (1974‐1977) », Mémoires du livre / Studies in Book Culture, vol 12, no 2, automne 2021, p. 1-34, en ligne.